L'argent

Il y a des jours ou je suis obsédée par l'argent. Quand j'ai commencé à travailler, j'ai eu de l'argent (dont une bonne partie passait pour les voyages). Puis, je me suis acheté une auto, je suis allée travailler ailleurs et je suis retournée aus études. Pour faire ce dont j'avais toujours rêvé : devenir bibliothécaire et travailler dans une bibliothèque. Et je suis devenue bibliothécaire. 
Je suppose que c'est à ce moment là que je me suis aperçu que je n'avais pas le calibre pour vivre comme les autres. J'aime les livres, mais je manque de la rigueur qu'il faut pour m'en occuper. Toutes le tâches routinières m'ennuient. Même si au début ça me paraît intéressant, il arrive un moment ou ça m'ennuie.
Tout ça semble n'avoir pas beaucoup de rapport avec le titre, mais...
Quand je suis devenue bibliothécaire, je n'ai pas trouvé de travail dans une bibliothèque. Et je n'ai plus eu vraiment de l'argent. Et maintenant que je suis à la retraite, je tire le diable par la queue. Et il semble qu'il n'y a que moi qui le voit ou que ça préoccupe.

Méchanceté

J'essaie d'oublier, mais ça me revient toujours.
Dans un livre de Victor-Lévy Beaulieu, l'histoire de la vaillante petite jument qu'un cultivateur à laissée mourir au bout de son sang. Parce qu'elle était infirme et qu'elle ne courait pas assez vite pour gagner une course avec un autre villageois. Il l'a frappée avec une fourche.
Ça me rend malade. C'est de la méchanceté pure.

À la course

Pendant une grande partie de notre vie on est à la course.
On n'a pas le temps de faire tout ce qu'on voudrait faire.
Et puis un jour, la course est finie.
On a tout le temps.
Mais il n'y a plus rien à faire.

12 ans

Il y a 12 ans aujourd'hui que papa est mort.
Je lui avais fait une demande, mais je n'ai jamais eu de réponse.
Peut-être qu'il nous a oubliés.
Peut-être qu'il a oublié la vie qu'il a mené ici.
Peut-être que quand on meurt on disparaît complètement.
Toute la vie n'est peut-être qu'un rêve.

Chance

Il y a des animaux qui ont de la chance. Quelqu'un les recueille et s'occupe d'eux. Je veux dire s'en occupe vraiment : leur donne à manger, les soigne quand ils sont malades, les cajole et fait tout pour qu'ils soient bien.
Il y aussi des humains qui ont de la chance Ils ont un toit et de la nourriture chaque jour, ils ont des vêtements et des proches qui s'inquiètent d'eux. Ils ne se préoccupent pas trop de savoir ou ils vont dormir et de quoi sera fait leur prochain repas. Ils ne se sentent pas abandonnés de tous.
Pourquoi n'en est-il pas ainsi pour tous les animaux et tous les humains?
Dorcas et moi sommes choyées. Comme l'a été Tully.
Pourquoi une telle tristesse, une telle impression de vide?